Parlez à des inconnus, c’est bon pour le moral
Lorsque vous montez dans le bus ou dans un train, faites-vous partie de ces personnes qui se jettent sur la place la plus isolée du reste des voyageurs ?
Si tel est le cas, nous sommes en réalité perdant. Échanger avec son voisin au cours de ses transports quotidiens serait, selon des études, le meilleur moyen de passer un bon trajet.
Des échanges étonnamment agréables
A l’opposé de ce que l’on constate souvent. Casque sur les oreilles, regard rivé sur le smartphone, un livre, un journal, les yeux baissés : tendance à se replier sur soi dans les transports en commun. Alors, engager la discussion avec son voisin pourrait paraître déplacé, incongru, voire désagréable pour certains. Essayez de parler à un inconnu dans le métro parisien. Pourtant, parler à des inconnus pourrait être bien plus bénéfique qu’on ne l’imagine…
Pour mener leurs recherches, des scientifiques sont partis du postulat selon lequel nous nous imposons à nous-même un isolement, étant « persuadés que c’est la meilleure attitude. » Ils ont ainsi demandé à des « cobayes » comment ils réagiraient s’ils devaient parler à des inconnus dans le bus ou le train de bon matin, et la plupart des réponses convergeaient dans le même sens : cela rendrait leur trajet moins agréable.
De la même façon, ils ont dû estimer le pourcentage de personnes prêtes à leur parler en retour. Résultat, selon eux, seul 40% des passagers seraient disposés à échanger avec eux. Au final, tous les résultats sont allés à l’encontre de ces prévisions. Dans le compte-rendu de leur étude, on peut en effet lire ceci :« Les passagers ont vécu une expérience plus positive quand ils ont parlé à un étranger assis à côté d’eux que lorsqu’ils sont demeurés dans l’isolement. Ils avaient pourtant prédit exactement le contraire. »
Mieux, dans chaque cas, la personne assise à côté d’eux s’est avérée ouverte à la discussion et heureuse de bavarder un peu sur son chemin vers le travail. Engager une discussion avec un inconnu nous laisserait donc, l’un comme l’autre, plus heureux qu’on ne l’imagine !
Un besoin de solitude non justifié
Pour les deux chercheurs, ces résultats révèlent une vision biaisée de nos rapports avec l’autre. Une interprétation fausse provenant de notre manque d’entraînement à aller vers les inconnus plus que de réels souvenirs d’expériences négatives passées qui justifieraient nos réticences.
Si les résultats de cette étude peuvent sembler anecdotiques, pour les deux scientifiques, ils sont en réalité très riches à une époque où la planète sera de plus en plus peuplée. En bref, on a tout à gagner à ouvrir le dialogue et à aller à la rencontre de l’autre. Ce n’est qu’une question d’entraînement.
Inspiré d’un article de Mathilde Salle de chou