« Sauver l’homme par l’animal » de Georges Chapouthier
Enfin, de plus en plus les animaux sont réhabilités. Je vous invite à regarder la video en fin d'article.
Au début de l’intelligence animale
Georges Chapouthier est neurobiologiste et docteur en philosophie, membre de la Fondation Droit Animal Éthique et Sciences. Il nous raconte comment nos mentalités ont évolué au fil des siècles vis-à-vis des animaux et amorce le concept d’intelligence animale. En effet, nous sommes proches des bêtes, mais elles seraient aussi proches de nous par leur intelligence, leur mémoire ou leur conscience.
Droits de l’animal reconnus, ouf!
L’animal n’est plus considéré comme un meuble. Avec la loi modernisant le statut juridique de l’animal dans le Code civil publiée au JO le 17 février 2015, l’animal est officiellement reconnu comme « un être vivant doué de sensibilité ». Et non plus comme un « bien meuble ». J’ai en tête cette phrase de Boris Cyrulnik: « Si les hommes savaient qu’il peut y avoir des pensées sans parole, ils s’en voudraient de s’être moqués des animaux dans les zoos. » L’intelligence animale reste un concept flou mais la découverte d’une pensée sans langage fait son chemin. L’ouvrage « Plaidoyer pour les animaux » de Mathieu Ricard va dans ce sens.
De même, nous nous inspirons beaucoup des comportements des animaux pour des avancées technologiques. Lire le remarquable livre «Quand les animaux et les végétaux nous inspirent »de Emmanuelle Pouydebat qui, avec une multitude d’exemples, nous rappelle que c’est en observant les animaux que des chercheurs ont fait des découvertes majeures
Comment rendre l’homme meilleur ?
Face à des morales classiques qui veulent endiguer ou humaniser en l’homme la part animale, ce livre propose une réponse inattendue. En étudiant les animaux, l’éthologie, rendue célèbre par Konrad Lorenz, a montré que si les hommes utilisaient les capacités émotionnelles et affectives étonnantes des animaux (souvent laissées en friche chez l’homme), les êtres humains ne pourraient développer des sociétés plus altruistes, plus justes et plus paisibles. En s’appuyant sur les découvertes récentes concernant l’intelligence et le comportement des animaux, Georges Chapouthier suggère qu’il serait possible de rendre l’homme plus « humain » en réveillant en lui le meilleur de l’animal.
Aussi, pour sauver l’homme de sa violence, la culture ne doit pas le couper de la nature, mais l’inviter à retrouver en lui sa nature et ses émotions animales.
Pour aller plus loin, retrouvez l’émission les Savanturiers sur l’intelligence animale sur France Inter.
Odile Jacob – Novembre 2020