Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD): personne n’y avait pensé
Eradiquer le chômage de longue durée dans un pays où 9,1 % des actifs sont sans emploi, semblait utopique. C’est pourtant ce défi contre le chômage et la pauvreté, que dix communes françaises, volontaires du projet Territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD) lancé en 2016, ont relevé.
Le TZCLD repose sur un principe simple. Transférer l’indemnité chômage de base d’un chômeur, soit 18 000 euros annuels, à une Entreprise à But d’Emploi, qui va pouvoir faire signer des CDI au smic, à des chômeurs de longue durée.Le reste, soit 4 000 euros par an, provient du chiffre d’affaires de cette entreprise qui confie des petites tâches variées à ses nouveaux salariés, en lien avec leurs compétences. La loi autorisant le transfert financier a été votée à l’Assemblée nationale à l’unanimité en février 2016 et la durée de l’expérimentation fixée à cinq ans, sous la houlette de Louis Gallois, ex-patron de la SNCF et du groupe PSA.
Cette initiative, imaginée par ATD Quart Monde, rejointe par d’autres acteurs de la lutte contre l’exclusion (Emmaüs France, Secours populaire, Le Pacte civique…), est expérimentée sur dix premiers territoires. On attend une deuxième loi autorisant l’extension de l’expérimentation et 150 villes sont volontaires
Le dispositif « Territoires : zéro chômeur de longue durée » repose sur trois postulats d’ATD Quart Monde : premièrement, personne n’est inemployable, en d’autres termes, un chômeur de longue durée, a forcément des compétences qu’il peut mettre à profit ; deuxièmement, le travail ne manque pas (puisque nombre de besoins ne sont pas satisfaits dans la société). Enfin, troisième et dernier point, l’argent ne manque pas.
Nous constations ainsi que le schéma classique est inversé: le chômeur reçoit un salaire en échange d’un travail et il retrouve sa dignité. Les personnes, abîmées par la vie, même handicapées, retrouvent une vraie place dans la société. Et le travail se trouve en allant le chercher: en effet, les chômeurs vont trouver du travail en répondant à des attentes non comblées, et évidemment sans concurrencer les entreprises ou associations existantes.