Lettre d'information 166 de Septembre 2022

Editorial

Le stress est là. Nous nous en plaignons et pourtant nous l’entretenons par nos activités. Notre rythme de vie, la sollicitation des nouvelles technologies, nous éloignent de la paix intérieure. Peut-être que nous confondons sans le savoir activité et agitation.  Un rythme trop pressant, trop exigeant, sans repos, une réduction anormale du temps de sommeil, peuvent nous conduire au burn out (épuisement physique, mental, émotionnel) qui n’est pas seulement lié au milieu professionnel. Nous avons besoin de pauses, d’espace intellectuel libre, de lenteur pour prendre conscience de ce que nous vivons et nous demander si la vie que nous menons nous satisfait.

Cette réflexion rejoint notre philosophie personnelle et une harmonie avec nos valeurs. Souvent, faire vite, c’est faire mal. Il est clair qu’ajouter de la lenteur dans notre travail, dans nos tâches domestiques, dans la réflexion, amène à davantage de qualité. Plus grave, notre agitation intérieure peut nous faire déraper: dire des mots blessants, prendre une mauvaise décision.

Le calme vient à notre secours pour éviter des pièges dus à l’absence de réflexion. Le calme intérieur et extérieur, le silence, la solitude,  favorisent la réflexion, l’apprentissage et  la contemplation alors que le bruit nous en éloigne. Le chahut et l’agitation des musées nous empêchent d’apprécier pleinement les oeuvres d’art. L’expérience de la beauté aussi demande du temps, du silence  et  une disponibilité mentale. Car notre cerveau aussi fonctionne mieux avec des pauses. S’extirper des stimuli technologiques est bénéfique pour notre cerveau. Nos capacités d’attention et de concentration sont limitées. Donc, il importe de limiter les interruptions, de vivre par moments sans portable.  Etre parfaitement à soi, dans sa tâche, c’est le flow. L’écoute demande ce temps indispensable pour créer des liens humains riches.

Comment se protéger de cette agitation? Et a-t-on le luxe de choisir notre travail par exemple? Non mais rien ne nous empêche plusieurs fois par jour 30 secondes de calme qui amènent un sentiment d’apaisement. De même pratiquer la cohérence cardiaque ne demande que 5 minutes.  Il est possible de prendre des pauses, de vraies pauses, pas pour consulter les mails mais pour se reposer. Ce qui étonne est le paradoxe suivant: la baisse du temps de travail au cous du siècle passé n’a pas conduit  à plus de repos mais plutôt à remplir nos temps libres.

Notre société est à bout de souffle. A nous, par nos temps morts, la contemplation, la rêverie et les petits plaisirs du quotidien, de retrouver la sérénité. Nous nous sentons quelquefois tiraillés par des désirs sans fin. Posons nous la question: est-ce un besoin ou un désir? Certains désirs se paient très chers. Se restreindre, peut être une piste vers la sérénité.

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